Quand elle est rentrée de son travail, ma Maîtresse a pris des photos de moi, Frimousse, dans mon jardin, et de mon copain RouXy, dans le sien. Vous voyez que les salades du Maître de RouXy ont peu de chance de geler. Elles sont abritées par un tunnel en plastique et RouXy a décidé de leur apporter un peu de sa chaleur. Quant à moi, Frimousse, j’ai recommencé à traquer le petit loir, en fin d’après-midi…
Mon Maître m’a dit que pendant qu’on vit notre vie ici, au milieu des roses trémières et des cosmos, des centaines de milliers de pauvres gens fuient les meurtres et la désolation pour tenter, au péril de leur vie, de venir vivre avec nous. Mon Maître m’a dit qu’un ancien président – qui voudrait redevenir président – les a comparés à une « fuite d’eau ». Il faut « fermer le robinet » pour les empêcher de venir. Moi, Frimousse, je ne suis qu’un chat, mais je trouve cela indigne. Ces gens qui viennent habiter avec nous, ils n’ont pas de chats ? Ils les ont abandonnés dans leur pays ? Ils devaient vraiment être très malheureux pour faire ça !